Toute leçon de vie doit naître de soi
Chaque parcours de vie est forcément marqué par des rencontres, l'écoute et les conseils d'autres personnes. On apprend pas seulement seul(e). La quasi-totalité de nos leçons de vie nous est donnée par nos relations sociales et amoureuses, nos expériences, qu'elles soient positives ou bouleversantes.
Pour qu'une aide morale ou spirituelle, ou encore un enseignement aient de la valeur pour la personne aidée, il faut que cette dernière ait intériorisé le processus de méditation, de réflexion, pour qu'elle puisse tirer ses propres conclusions et en faire un acquis. Retirer la bouteille d'alcool des mains de votre ami ayant des problèmes d'alcoolisme un soir, en lui disant que ce n'est pas bon, le soulagera peut être pendant quelques jours, mais il retombera vite dedans. Tout simplement, car aucun processus interne de réflexion, de responsabilisation, n'a été entamé par cette personne ; elle sera incapable de se changer et soigner la racine du problème.
Une expérience de vie doit être digérée par la personne qui la subit. Il est illusoire de croire qu'en téléportant une personne au sommet de la montagne, elle tirera toutes les leçons de l'ascension qu'elle aurait dû faire. C'est la phase la plus importante ! Un enseignement donné sans recherche ni effort n'a aucune valeur. Le processus d'acquisition de quelque chose a plus de valeur que le résultat final. C'est comme donner un beau diamant entre les mains d'un ignorant ne pouvant le différencier d'un bout de verre. Ne savourons-nous pas mieux quelque chose pour laquelle nous nous sommes battus, qu'obtenue d'un claquement de doigts ?
La société pousse de plus en plus à l'individualisme, le spirituel a profondément reculé depuis plusieurs siècles. Beaucoup d'êtres se sentent seuls face à des problèmes qui les dépassent. Le rôle d'un(e) ami(e), d'un parent, d'un frère ou d'une soeur, de la famille, d'un(e) collègue, ou même d'un(e) inconnu(e) bienveillant(e) est essentiel. Il faut être prêt à aider son prochain, c'est un devoir autant spirituel que social, même si le "moyen" devient une interrogation plus complexe, car on n'aide pas quelqu'un n'importe comment.
Et souvent un excès de zèle peut revenir à inoculer un poison plutôt qu'un remède.
Les trois principes à respecter pour aider une personne
A travers votre parcours de vie ou spirituel, de par l'âge ou l'intensité des expériences de votre vie, il arrivera un moment où vous vous sentirez apte à aider d'autres personnes de manière plus active. Que ce soit à travers votre humanité, vos mots, votre ressenti, votre intuition ou vos dons de médiums par exemple (voyance, tarots, etc.).
Ce sentiment d'autorité sur une personne en difficulté qu'on a l'impression de pouvoir ou devoir aider peut être votre pire ennemi. Celui qui volera systématiquement au secours d'une personne en détresse finira par craquer elle-même devant le poids de la souffrance d'autrui.
Il faut alors considérer trois principes :
Ces trois principes regroupent des questions de bon sens que vous devez vous poser systématiquement quand on vous demande de l'aide, ou bien que vous ressentez le besoin d'aider une personne spontanément.
Principe de préservation
Dans le premier principe, il s'agit déjà de ne pas risquer de sombrer avec la personne que l'on veut aider. Exemple : il n'est pas évident d'aider une amie qui est victime d'une peine de coeur si vous-même êtes en pleine tourmente sentimentale. La situation de votre amie fera écho à votre propre souffrance, risquant de l'agrandir.
Pour utiliser une parabole : devez-vous vous jeter à l'eau pour aider une personne qui se noie sans savoir nager, ou en ayant le pied dans le plâtre ? Cela équivaudrait à vous noyer tous les deux....rien de positif n'en ressortira.
J'ai pu faire l'expérience d'être bénévole écoutant chez SOS Amitié et d'entendre au téléphone une personne ayant un problème qui me rongeait moi-même l'esprit depuis des mois. J'étais en souffrance et lui aussi. J'ai été incapable de l'aider et même, je n'ai que réussi à faire culpabiliser cette personne au téléphone qui sentait que son récit m'avait chamboulé. Voici typiquement un jour où je n'allais pas bien et où il aurait été plus sage pour moi de demander à être remplacé !
Principe de neutralité
Dans le second principe, il s'agit d'être capable de pouvoir apporter une analyse plus distants sur une situation problématique qui tourmente une personne.
Une personne souhaitant aider une autre doit déjà l'écouter sans jugement. C'est quelque chose de très difficile. Si l'aidant est émotionnellement très impliqué et conforte la personne en difficulté dans des prises de décisions hâtives uniquement motivées par l'émotion, il est attendu que cela se finira sans doute mal.
Je vais reparler de mon expérience chez SOS Amitié. Les bénévoles écoutants sont formés à éviter de donner leur avis, ou de proposer une solution à une personne, même s'il le demande avec insistance. La première problématique est bien celle qui consiste à considérer que ses propres idées soient adaptées à une situation, sans en connaître les tenants et les aboutissants.
Vous ne savez pas toute l'histoire. Votre ami(e) vous cache peut être certain détail, pour se protéger par exemple, soyez donc prudent sur l'analyse de la situation. Ne craignez pas que l'on vous reproche votre manque de prise de parti : plus tard, ces mêmes reproches deviendront sans doute des remerciements.
Si vous voulez vraiment aider une personne en situation de détresse, son salut viendra tout d'abord du recul que vous lui permettrez de prendre sur son problème. Car une personne souffrante se concentrera sur sa souffrance, ses émotions, ce qu'elle a perdu et aura du mal à avoir un raisonnement logique, rationnel, réfléchi, qui seul pourra faire naître une bonne réponse.
Je vous déconseille aussi de devenir un partie prenante dans un conflit entre deux personnes : car encore une fois, vous ne savez pas tout et vous risquez d'envenimer la situation et de prendre une part de responsabilité trop grande dans la suite des évènements.
Principe de responsabilité
Si vous proposez une solution à un problème, vous devenez en partie responsable des conséquences. En aidant activement une personne, on peut se retrouver mêlé à des histoires qui vous dépassent et vous dépasseront encore plus une fois l'eau jusqu'au cou. Il est important aussi de considérer l'influence qu'on a présentement sur une personne en détresse : vous êtes en position de force et vos mots ont une portée plus grande encore, car la victime risque de prendre votre conseil comme acquis, puis potentiellement vous reprocher plus tard de lui avoir proposé une idée qui a mal tourné !
J'en reviens donc à ces deux qualités essentielles pour aider une autre personne : savoir écouter et savoir poser les bonnes questions, afin que la personne que vous aidez trouve par elle-même la solution la plus viable, pour sa problématique, en accord avec sa sensibilité, ses valeurs, sa personnalité.
Il ne faut pas que l'égo de l'aidant écrase le processus de réflexion de la personne aidée. Vous ne devez pas tirer de gloire à aider une personne. Vous n'êtes pas infaillible. Vos idées ne seront pas parfaites.
Quand ne pas aider une personne ?
Les trois principes ci-dessus vous donnent déjà des éléments de réponses.
Mais il en reste un autre, très important : savoir estimer la valeur d'une expérience de vie que subit une autre personne.
Il est parfois plus sage de mettre une personne face à ses responsabilités et la laisser face à son épreuve. Et l'inviter à trouver sa réponse par elle-même, avant de vous demander une réponse, un conseil directif. C'est une attitude que certains trouveront rude, mais il s'agit de bon sens.
Tous les grands maîtres n'ont jamais directement apporté une réponse à leur disciple, ils les ont aidés à construire leur réflexion, à chercher au bon endroit, à amener les bonnes questions, pour que ces disciples trouvent par eux-mêmes leur réponse. Ce qui est indéniablement plus précieux...
Il faut donc parfois prendre de la distance et dire : "Je ne peux pas te dire quoi faire, tu dois trouver ta réponse au problème par toi-même, celle-là plus en accord avec toi.". C'est d'autant plus important, si la personne vous a demandé plusieurs fois d'intervenir, sans avoir fait les efforts nécessaires pour résoudre un problème.
Cette précaution et cette rigueur sont notamment essentielles pour les personnes exerçant une autorité spirituelle ou psychologique sur des personnes fragiles. Un bon guide, un bon conseiller, connaît la valeur de la souffrance et des doutes, qui sont les terreaux de l'évolution spirituelle.
Comment aider sans aider directement
Il n'est pas toujours possible ou sage de donner une solution, comme nous l'avons vu. On ne peut pas toujours aider, car on ne peut ne rien trouver à dire.
Il y a toutefois des moyens qui peuvent aider énormément quelqu'un et qui ne nécessitent pas de s'impliquer outre mesure :
Être disponible et vouloir aider les autres, ce n'est pas seulement devoir apporter une réponse. C'est avant tout être là pour les autres, montrer qu'ils ne sont pas seuls. Savoir aider c'est aussi ne pas aider lorsque votre situation risque d’empirer celle de l'autre. Savoir aider c'est estimer les épreuves de vie de chacun et le potentiel qu'elles recèlent.
J'espère que cela vous fera méditer ;)
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