Pourquoi une interview plutôt qu'une simple critique d'ouvrage ?
Merri Gal m'a contacté par MP sur Facebook pour me proposer de m'offrir son ouvrage afin que nous puissions discuter tous les deux de ces sujets ensemble, comme nous l'avions déjà fait dans certains topics de groupes ésotériques. Il m'a bien précisé qu'il ne cherchait pas à faire la publicité de son ouvrage. A la base, cet échange devait rester privé, mais nous avons pensé que faire une interview publique pour traiter de ces sujets intéresserait sans doute certains lecteurs. Voici donc le contenu de notre échange, sous la forme de questions/réponses.
Mes questions sont en gras (VG). Les réponses de l'auteur sont retranscrites à la suite en caractères réguliers (MG).
VG : Ton livre est à mes yeux unique, en ce sens qu'il questionne le lecteur sur la notion de dogmatisme en magie. Beaucoup d'auteurs, même classiques, imposent souvent leur système de croyance. Tu sembles ainsi partager l'avis de Vincent Lauvergne sur le fait que la magie devrait être adogmatique et laisser les questions religieuses ou moralistes en dehors de l'occultum. Pour toi, quelles sont les dangers d'un trop fort dogmatisme dans la pratique magique ?
MG : La magie obéit à des lois naturelles qui sont totalement indépendantes de nos croyances. Se servir de celle-ci peut s’apparenter à utiliser un outil. Peu importe que votre marteau soit jaune, bleu ou vert, ce qui importe c’est qu’il soit solide. Cette solidité sera la cohérence du système que vous utiliserez, notamment les analogies entre les différents symboles mis en œuvre. Donc, en un certain sens vous utiliserez des dogmes par le système de référence choisi mais en prenant quelque part de la hauteur en considérant que ce n’est pas la seule voie possible. C’est du même ordre que la tolérance envers les différentes religions et nous ne sommes pas loin de la possibilité de changements de paradigmes dans la Chaos Magick.
VG : Tu compares la pratique magique à une "Modification du champ de la réalité". J'ai été heureux de lire cela, car je rejoins ta définition de la magie, proche également de celle de Crowley que tu cites : "L'altération de la réalité selon notre volonté". En ce moment je me pose beaucoup de questions sur cette notion de réalité(s). J'en viens à me demander si à travers le prisme de la subjectivité, il n'existe pas différentes réalités en fonction de notre évolution spirituelle ou de nos interactions conscientes et inconscientes avec les plans immatériels. J'ai le sentiment - personnel de fait - que plus j'avance dans la voie magique, plus je rencontre des personnes et vit des expériences en adéquation avec mes aspirations (moins de personnes matérialistes, des personnes ayant des raisonnements adaptés à mes problématiques, moins de situations ressenties comme négatives, etc.) . As-tu aussi ce sentiment ?
MG : Absolument. C’est une notion que j’ai approchée initialement lorsque j’ai commencé à étudier le bouddhisme. Notre réalité est pour une grande part ce que nous en faisons. C’est d’ailleurs ce qui rend la magie possible. Considérant que notre but sur Terre est d’évoluer, il est logique de penser que les expériences que nous vivrons et surmonterons nous placerons dans des situations propices à de nouvelles expériences, plus avancées. Ou plus pénibles. Une expérience trop simple ne nous apprendrait rien. Une trop difficile pourrait nous conduire au suicide. Seul un cheminement progressif, dans cette vie ou les suivantes, peut nous permettre d’évoluer. Il faut aussi considérer que l’état d’esprit dans lequel nous sommes attirera des situations ou des personnes en adéquation avec celui-ci. Une extension de la loi des analogies ?
VG : Dans ton livre, tu avances que la conception d'une image mentale est essentielle à la réalisation de nos actes en magie. Quel est ton avis sur la théorie de quelques personnes dans le milieu qui comparent la magie à un simple conditionnement mental ou l'utilisation à dessein de mécanismes inconscients grâce à une certaine mise en scène, ou un psychodrame ?
MG : Nous avons dans ce domaine tout un prisme de croyances et de pratiques allant de la psychologie (notamment le principe des archétypes de jung et son recours à l’imagination active) à la magie la plus ésotérique, en passant par des personnes se trouvant à mi-chemin comme Jodorowsky avec sa psycho-magie. Tous ont en commun l’utilisation d’images pour mieux maitriser voire modifier notre réalité. Le conditionnement mental est un pré-requis mais il n’est pas tout. Il faut pouvoir se mettre en synchronisation avec d’autres plans, se servir de notre subconscient en tant qu’interface. Et là, nous abordons la question de la transe, de la gnose, de l’évocation qui vont finalement démarquer la magie des approches plus psychologiques.
VG : Tu critiques la vision de la magie comme l'envoi d'une énergie positive ou négative qui influerait sur le comportement d'une personne ou le déroulement d'une situation. C'est la conception qu'on retrouve finalement le plus sur internet aujourd'hui. Tu préfères le concept d'imagerie et d'altération de la réalité, avec ta métaphore de l'archer (qui dirige l'énergie) et du peintre (qui change la réalité par des petites touches). Pourrais-tu résumer en quelques lignes pourquoi cette idée te semble plus réaliste ?
MG : Oui, j’ai bien conscience d’aller plutôt à contre-courant en énonçant cela. L’être humain à toujours tendance à tout répartir en petits tiroirs. Chaque concept, objet ou individu apparait dès lors complètement séparé et distinct de son environnement. C’est une grave erreur. Tout agit sur tout, tout est interdépendant. Par conséquent, il faut pouvoir élargir son champ de vision et viser à modifier une situation (et par suite une personne s’y incluant, le cas échéant) globale s’incarnant dans une image. Nous fonctionnons par image, nous élaborons des scénarios dans notre esprit. C’est sur ceux-ci que nous pouvons intervenir car c’est cela notre réalité. Agir sur un objet (ou une personne) isolée de son contexte me semble vide de sens.
VG : Nous partageons la même idée que la notion de don (surtout héréditaire) dans l'ésotérisme ou la magie, sert surtout l'égo de quelques-uns mais n'est pas représentatif de la réalité d'un travail magique, accessible à toute personne de bonne volonté et travailleuse. Quel est ton sentiment sur l'élitisme qui reste fort dans ce milieu ?
MG : Pour trop de gens, la magie est encore (inconsciemment) un moyen de s’affirmer ou d’être quelqu’un tout simplement. Le fait de prétendre avoir des dons, les justifiant au besoin par l’hérédité, le fait de sous-entendre détenir des secrets ou d’être capables d’actions fabuleuses ne sont que des manifestations déplorables de notre égo. Se démarquer est pour beaucoup une façon de se sentir exister. Ceci dit, il est exact que certaines personnes seront plus douées et auront des facilités dans le domaine de la magie, au même titre que ce peut-être le cas pour les mathématiques, le sport ou la musique…
VG : Ton livre pose la question de l'éthique en magie, tu es donc naturellement venu à parler de notion de "punition karmique" et autres retours en magie. Tu cites l'exemple de l'utilisation de la magie par un croyant qui, de par son conditionnement mental, s'exposerait lui-même à une forme de retour à l'envoyeur ou de crise spirituelle en agissant mal selon lui. Tu cites en toutes lettres la notion d'auto-envoûtement. Selon toi, une personne adogmatique ou déconnnectée de questionnements éthiques est-elle mieux préservée des retours énergétiques, voir immunisée d'une certaine manière, comme le serait une personne qui suivrait le concept du "la fin justifie les moyens" ?
Si nous transgressons certains principes liés à nos croyances religieuses, nous nous exposons à un retour. On pourrait considérer que c’est l’égrégore de la divinité à laquelle nous croyons qui nous aurait frappé mais la cause en est que nous nous sommes rattaché à celui-ci. A nouveau, suivant l’angle selon lequel nous regardons, une autre explication s’imposera. L’on pourrait tout aussi bien se dire que nous avons modifié nous-même notre réalité par notre psychisme, adaptant celle-ci à une punition redoutée. L’auto-envoûtement, cet acte magique sur nous-même peut donc recouvrir aussi bien une action psychique directe sur notre réalité que l’intervention d’un égrégore auquel nous nous sommes volontairement rattachés.
Être déconnecté de principes éthiques est indiscutablement un moyen de se préserver de tels retours de manivelle mais manquer d’éthique c’est aussi s’exposer à faire du sur-place en terme d’évolution et, accessoirement, d’encourir beaucoup de problèmes dans cette vie terrestre !
VG : J'ai été ravi que tu cites les influences astrologiques et du ciel au moment d'un rituel, tant cette donnée à mes yeux essentielle, est souvent absente de nombreux ouvrages (pseudo-)magiques modernes. Je compare le choix du ciel (position des planètes et leurs aspects) pour réaliser un rituel au fait de regarder la météo avant de partir en randonnée. Je me souviens, si mes souvenirs sont bons, d'une discussion avec Marie-Véronique Lechêne qui évoquait le bénéfice d'un bon ciel comme un "gros coup de pouce". As-tu personnellement constaté, à travers des exemples, un réel changement dans le déroulement et l'efficité d'un rituel en tenant (ou non) compte de ce paramètre astrologique ?
MG : L’astrologie est naturellement un outil supplémentaire pour s’assurer la réussite d’un rituel. C’est un des aspects les plus importants pour appliquer cette fameuse loi des analogies, en complément au bon choix des symboles, des encens…etc. Je manque cependant de recul pour déterminer si cet aspect est plus important que d’autres. Selon moi, son utilisation n’est pas indispensable mais il vaut certainement mieux l’ignorer que d’agir en sachant pertinemment que l’on est dans l’erreur, astrologiquement parlant.
VG : Tu parles des offrandes que nous faisons dans le cadre d'un rituel. Certains mages pensent que c'est un conditionnement mental typiquement humain, de "donnant donnant" propre à notre réalité. Les divinités des anciens panthéons sont très friantes de ce type d'attentions, mais personnellement à travers le travail magique avec certaines forces très déconnectées de l'humanité, j'ai ressenti que l'adoration ou la notion d'offrande, les indiffèrent. Quel est ton avis sur le sujet ?
MG : La notion d’offrande s’apparente à un sacrifice que nous ferions pour mener à bien notre action. En vertu du principe de dissonance cognitive, nous tâcherons généralement de nous donner raison dans nos actes et justifierons le prix payé. Plus ce prix est élevé et plus nous le justifierons par la valeur (ou l’efficacité) de l’acte posé grâce à ce sacrifice. C’est donc bien une façon de renforcer inconsciemment la puissance d’un rituel. Mais à nouveau, nous pouvons y rattacher le fait que nous avons ainsi nourri un égrégore auquel nous nous rattachons et qui nous en rapportera ainsi des bénéfices.
VG : Dans ton chapitre sur l'introspection, tu parles beaucoup de volonté, de gestion des émotions, de dépassement de ses peurs, d'appréhension des épreuves de notre vie. Que penses-tu de ceux qui comparent la voie magique comme une forme de développement personnel ?
MG : La magie peut être vue comme une forme de développement personnel dans la mesure où elle nécessite d’acquérir un bon équilibre et une résistance psychique pour être menée à bien. Pour beaucoup de gens elle est aussi une voie spirituelle de par la recherche qu’elle implique au niveau de l’au-delà et par suite, sur la question du sens de la vie. Une telle démarche est censée nous rendre plus complet et surtout plus stable face aux épreuves de l’existence.
VG : J'ai souri en lisant dans ton livre : "Vivons notre vie, battons-nous s'il le faut, mais ne devenons pas des assistés de l'au-delà...". On dirait un cri du coeur. Peux-tu nous en dire plus ?
MG : Beaucoup de gens voient dans la magie un simple moyen d’améliorer l’ordinaire. Il suffit de voir, et ce n’est pas nouveau, les buts des différents rituels proposés dans la plupart des ouvrages. Trouver l’âme sœur ou la faire revenir, gagner de l’argent ou même éliminer un concurrent…De là à se croiser les bras et tout attendre d’un rituel il n’y a qu’un pas. La magie doit venir après tout le reste. Nous avons une vie à vivre. N’envisageons la magie qu’en dernière extrémité ou du moins en supplément du reste.
VG : Dans ton chapitre sur les "Attitudes pathologiques", tu évoques le manque de préparation psychologique de beaucoup de personnes se lançant dans la magie, comme dans un refuge pour fuir la réalité. Tu parles aussi de pathologies comme la skyzophrénie, la mythomanie ou la paranoïa. Rejoins-tu l'avis de beaucoup sur le fait que la magie est en cela une voie semée d'embûches pour des personnes fragiles ?
MG : En effet. La préparation visant à se renforcer psychiquement est indispensable, surtout dans le cadre de pratiques évocatoires. Mais au-delà de ça, il faut reconnaitre que parfois ce sont les raisons même qui poussent à se lancer dans la pratique de la magie qui sont mauvaises. Il y a dans ces cas déjà une faiblesse psychologique sous-jacente qui s’exprimera lorsque la personne débutera. D’où l’importance de bien se connaître et comme je le dis parfois de « Savoir ce que l’on fait et pourquoi on le fait ».
VG : Arrive forcément plus tard dans ton livre la question des actes magiques allant contre la volonté d'autrui, ou ayant pour but de nuire. Tu précises que rares sont les personnes véritablement mal intentionnées agissant par plaisir. Au fil des questions que je reçois en messages privés, je vois surtout dans les profils de personnes voulant faire le typique "retour de l'ex" ou des envoûtements contre une autre personne, des personnes en souffrance. Fais-tu un lien direct entre ce genre de cas et la fragilité de ce genre de personnes désharçonnées par la vie dans ma question précédente ?
MG : Oui, c’est la meilleure expression de tout ce qui précède : Attendre de la magie qu’elle résolve tous nos problèmes. Sans forcément s’interroger sur la source même de ces problèmes qui tiennent bien souvent à notre état d’esprit ou à nos tendances naturelles. Avant de travailler sur les autres, travaillons sur nous-même. Cela modifiera tout aussi bien notre réalité, voire mieux.
VG : Tu mentionnes l'exemple de ceux qui souhaitent se faire justice, ou rendre la justice, avec l'aide de la magie. Tu cites l'exemple des violeurs, des conjoint(e)s infidèles, ou des meurtriers. Et tu donnes par ailleurs de bonnes raisons à mes yeux de ne pas utiliser la magie pour cela. Selon toi, est-ce que les personnes se lançant dans ce genre de vendettas sont manipulés par leur égo, la volonté d'être Dieu, ou une certaine naïveté sur la réalité de notre monde ?
MG : Dans ce genre de situations, c’est avant tout l’égo qui nous dirige. La plupart du temps nous avons été blessé ou humilié par autrui et voulons rétablir l’équilibre en lui faisant subir un préjudice équivalent. C’est souvent alors le seul moyen de ceux qui n’ont pas le courage ou les capacités d’obtenir la justice autrement. Une façon donc de compenser.
VG : J'ai beaucoup aimé ton chapitre sur l'aide à autrui. Le hasard fait que je prépare en ce moment un article plutôt salé sur la "magie blanche". Tu utilises une métaphore très intelligente : celle du pompier pyromane. Celui qui veut au départ aider une personne, mais qui ne se posant pas les bonnes questions et sans prendre de recul, fait plus de mal que de bien. J'ajouterai personnllement que certains vont jusqu'à indirectement provoquer des situations conflictuelles pour se sentir "obligés" d'intervenir de nouveau pour se sentir utile. Tu mentionnes aussi la croyance de certains en des épreuves de vie nécessaires à l'évolution. Cela renvoi de fait à la morale et à une forme de dogmatisme. Pourrais-tu développer un peu ton avis sur ces sujets ?
MG : Nous pouvons comparer avec la médecine et en particulier la psychiatrie. Pour soigner quelqu’un efficacement, il faut être à son écoute et ne pas chercher d’emblée à lui donner des médicaments dont les effets secondaires pourraient être dramatiques. Il faut aussi pouvoir remettre en question un diagnostic. Un des travers actuels étant de « créer » de nouvelles maladies afin de vendre des traitements. En magie c’est pareil. Il faut pouvoir rester modeste. Aider oui, s’imposer non.
Concernant les épreuves de la vie, j’en ai parlé un peu plus haut. C’est une croyance que personne n’est obligé d’accepter. Je considère cependant qu’elle apporte une des meilleures réponses à la question du sens de la vie et est corroborée par nombre de personnes ayant vécu des EMI (Expériences de mort imminente). Un autre grand sujet d’intérêt pour moi ! Mais de là à en faire un dogme…
VG : Tu mentionnes les concepts de "voie de main gauche" et de "voie de main droite". Y vois-tu là encore une question d'éthique ?
MG : Il nous faut ici distinguer le fond et la forme. Le choix d’une voie peut être majoritairement déterminée par l’aspect philosophique que l’on en a ou par le style que l’on souhaite se donner. Il est clair que la voie de la main droite se veut plus altruiste mais parfois la lumière se trouve au fond des ténèbres. La lumière et l’obscurité sont bel et bien complémentaires. Quelle que soit la voie choisie, il faut savoir rester ouvert et éviter de diaboliser à tout va.
VG : Tu parles des enseignants en ésotérisme. Comme toi, je partage cette vision critique de l'ésotérisme actuel où certaines personnes vendent des prestations très onéreuses, manipulent leurs élèves, jusqu'au sectarisme. Plus tôt tu parlais des prestations payantes qu'offrent des médiums ou des mages. Quelle est ton analyse du côté mercantile de l'ésotérisme aujourd'hui ?
MG : L’ésotérisme n’échappe pas aux principes de notre société actuelle où tout se vend et tout s’achète, et de plus en plus vite. Un besoin existe ? Une offre se créera. (Ou l’inverse via la publicité). Vendre des prestations n’est pas critiquable en soi. Tout le monde a le droit de gagner sa vie. Ce qui l’est c’est de vendre du rêve. Affirmer détenir la solution à tous nos problèmes ou la réponse à toutes nos questions est une escroquerie. Il faut savoir ne pas profiter de la détresse ou de la naïveté des gens et leur proposer une réponse qui (potentiellement) leur rapportera davantage qu’elle ne leur en coûtera.
Le livre de Merri Gal
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