Je crois que rien n'est fondamentalement bon ou mauvais, mais que tout est plus ou moins en harmonie avec nous à un moment donné et que les conséquences de nos actes se manifestent surtout par résonnance (ou par imprégnation). Ce que j'entends par résonnance ou imprégnation, c'est la manière dont les énergies qui nous environnent nous affectent, nous transforment, jouent sur nos humeurs, nos envies, nos aspirations.
Maintenant, mettons-nous d'accord sur un peu d'évidences...
N'importe quel humain préférera être aimé par ses pairs que détesté. Les sentiments amoureux ou de joie sont objectivement plus sains pour l'esprit et le corps, que ne le sont la haine et la tristesse. De la même manière, on préférera la quiétude et la sérénité au stress ou à l'angoisse.
Tout ce que nous considérons comme mauvais pour nous fait partie intégrante de l'équilibre du monde. On ne peut pleinement apprécier une force ou un état sans considérer son propre opposé (peut-on conceptualiser le chaud sans le froid ? La richesse sans la pauvreté ?). Comment pourrions-nous apprécier l'amour de nos proches si nous ne connaissions pas les dommages potentieux de la haine sur notre vie sociale ? Comment défendrions-nous la paix si nous ne connaissions pas les ravages de la guerre ? Comment rechercher de tout coeur à être utile dans notre travail si nous ne connaissions ou ne redoutions pas le sentiment d'être inutiles à la société ? Comment prendrions-nous conscience de la nécessité du stress pour réussir des travaux ou des examens importants, si nous ne connaissions pas les effets du laisser-aller et du manque de responsabilisation ? Avons-nous oublié que c'est parfois grâce à des phases de dépression que nous avons le courage de changer de vie pour aller mieux ? Qui est mieux placé que certaines victimes de la tyrannie et de la privation de liberté pour comprendre son importance et la nécessité de se battre pour sa préservation ?
Et ainsi de suite...maintenant faisons le lien avec la magie et l'occultisme.
L'occultiste choisit les énergies avec lesquelles il travaille
Lorsque nous pratiquons la magie (dans les rituels surtout) nous choisissons le plus souvent volontairement le type d'énergie auquel nous faisons appel. Un rite visant à nous apporter des richesses nous environne d'énergies rattachées à la prospérité, mais elles risquent de provoquer chez nous, en cas d'usage déraisonné, l'appatition de l'avarice, de l'autosuffisance ou un mépris pour la relative pauvreté d'autres personnes, ainsi qu'une addiction à ce moyen plus facile nous faisant oublier son caractère exceptionnel au détriment de l'effort quotidien. Une personne qui abusera de ces énergies risque de perdre pied lorsque cette même soif de richesse lui fera oublier les vertus de la modération ou des bienfaits que peuvent apporter le dépouillement, le retour à l'essentiel, à ce qui est vraiment important et non ce qui est superficiel.
J'y vois personnellement dans cet exemple l'opposition des influences de Jupiter et de Saturne, l'un représentant l'expansion, l'autre la restriction. Si nous appelons Saturne "La grande maléfique", avons-nous oublié que ses énergies sont essentielles pour éviter une expansion sans limites de Jupiter qui pousserait à l'implosion, pour permettre la frontière entre les choses, la nécessité de séparer les choses pour leur permettre d'exister ? Chaque extrême est potentiellement dangereux. C'est aussi pourquoi je lève les yeux au ciel quand on me dit que certaines entités lumineuses ne peuvent pas faire de mal...elles peuvent en faire parce que leurs énergies ou leur volonté d'action va à contre-courant de ce que vous avez réellement besoin maintenant ! Sans compter que certaines entités n'ont de lumineuses que l'apparence et cachent bien leur nocitivité...sans compter celles qui usurpent le nom des autres...
Le retour passe par la résonnance avec les énergies qu'on attire
Lorsque certains travaillent avec des entités ou des divinités associées au conflit ou à la vengeance, ils se baignent dans des énergies violentes qui les pousseront à la velléité et par contamination ou résonnance. Elles peuvent favoriser chez les autres cette même envie de violence, parfois retournée contre celui qui y a fait appel. C'est ainsi que je vois aussi le "prix à payer" pour certains actes en magie. De la même manière, une personne ressentant beaucoup de haine sera évitée par les autres (qui fuiront cette émanation néfaste pour eux), ce qui provoquera des situations d'isolement, de rejet, qui ne feront qu'encourager à la destruction des autres ou à l'auto-destruction, comme une spirale infernale.
C'est le même phénomène qui apparaît lorsque nous désirons du sexe à outrance, un plaisir immédiat, à un certain niveau, sommes-nous encore capables de considérer les bienfaits d'une relation plus sérieuse et d'éviter d'être blessés par le manque d'attachement ? Ou d'éviter que ces mêmes plaisirs sexuels compulsifs ne deviennent une drogue ? À des doses raisonnables, elles peuvent pimenter notre quotidien, à fortes doses elles peuvent tout autant devenir un poison dont le seul antidote est une réelle remise en question, parfois provoquée par une grosse tarte dans la tronche venant de la vie elle-même, de nos proches, ou de la société elle-même.
Les énergies ne sont pas fondamentalement bonnes ou mauvaises, elles sont fidèles à leur nature, mais c'est leur effet sur nous - à court, moyen et long terme - qui les rendra plus ou moins désirables. Dans le cas des entités, c'est plus complexe, car elles ont une intelligence et une personnalité (en quelque sorte) qui leur est propre et rend leur symbolisme parfois ambigu. Elles sont en outre pour la grande majorité des prédatrices se nourrissant des énergies humaines, indifférentes à la question de bien ou de mal, voir même aux sentiments purement humains. Je parle donc bien dans cet article d'énergies "brutes".
Comme évoqué dans mon article sur le retour en magie (ici), les mauvaises conséquences liées aux rituels sont souvent - selon moi - dues à une mauvaise maîtrise des énergies, au manque de bannissement après un rituel, à un manque de recul sur leurs influences au quotidien, plus qu'à une sorte de punition accordée systématiquement à tous ceux qui briseraient une sorte de loi universelle de la bienséance.
C'est aussi pour cela que je râle souvent contre ceux qui croient que s'entourer en permanence et à tout va d'amour, de paix, de prospérité devrait être une nécessité spirituelle. Au final, ils deviennent souvent des personnes naïves, fragiles aux agressions occultes, déconnectées du réel, dans un monde des Bisounours où ils ne savent plus que c'est la confrontation avec les opposés qui fait grandir et non la fuite ou le retrait dans une bulle illusoire. Pour moi, n'a de réelle valeur dans ce monde que ce que nous risquons de perdre.
Exalter le meilleur des opposés
Les personnes qui ont atteint un certain idéal spirituel et moral, à compter qu'il ne soit pas feint, n'ont pas selon moi oublié qu'une balance possède deux plateaux. Je vois dans le dépouillement volontaire de certaines personnes, qui donnent à la mesure de leurs moyens à ceux qui n'ont rien, un admirable équilibre entre ces influences jupitériennes (richesse acquise, mais partagée) et saturniennes (dépouillement volontaire des choses qui ne leurs sont pas réellement nécessaires).
De la même manière, je trouve équilibrés les professionnels qui s'investissent pour proposer de bons services ou produits, sans oublier leur intégrité personnelle (tant en termes d'éthique professionnelle que de besoins humains : se loger, se nourrir, etc.). Je ne blâme pas les voyants, médiums ou occultistes qui vendent leurs services raisonnablement et ne font pas que du don gratuit. Car si c'est leur activité principale, ils n'ont pas à se retrouver dans la misère pour faire plaisir aux bienpensants qui prônent que tout "don" ne devrait jamais être monnayé. Bienpensants qui - très souvent - ne vivent pas complètement de l'ésotérisme comme activité principale et qui feraient bien de s'appliquer leurs grands principes (en travaillant gratuitement) pour mieux en voir les limites.
Au final, je pense que tout occultiste devrait travailler avec les énergies dont il a besoin (ou crois avoir besoin) à un moment donné, qu'elles soient morales ou non d'un point de vue humain, du moment qu'il a assez de recul pour ne pas perdre son intégrité personnelle et se retrouver dépassé, avec toutes les conséquences que cela implique sur notre corps, notre esprit et notre mental. Se faire violence, se confronter au danger (avec précautions prises) et sortir de sa zone de confort est bénéfique pour notre évolution, mais il ne faut pas que cela devienne la chute libre sans parachute de secours.
J'ai énormément appris au contact d'énergies et d'entités que certains considéreraient comme sombres. Même si aujourd'hui je me suis éloigné de voies spirituelles que je trouve trop tournées vers l'égo et le matériel à mon goût, cela ne m'empêche pas de ressentir du respect et de la gratitude à leur égard. Si je n'avais jamais connu ces périodes de troubles, de déséquilibres, ces conflits, ces nuisances de certaines forces, je n'aurai jamais progressé ni vu le monde sous d'autres points de vue. Je pense avoir réussi à m'arrêter quand il fallait, à ne pas faire certaines choses que j'aurai pu regretter plus tard, car les énergies que j'aurai appelées m'auraient sans doute poussée à devenir quelqu'un d'autre que je n'aurai pas aimé être avec le recul.
J'espère que cet article vous ouvrira de nouvelles perspectives ;)
Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à découvrir mes cours en cliquant sur cette image.

Sources et recommandations de lecture
Je veux voir les livres sur ce sujetArticles autour de ce sujet
Concevez votre rituel de A à Z
Mon nouveau logiciel de conception de rituel vous aidera à choisir la meilleure date, le bon encens, les bonnes plantes et les forces à appeler pour réussir.
Commencez maintenantLivres que je vous recommande
Cliquez sur les couvertures pour voir les avis et le résumé.
Les commentaires sont fermés sur cet article.
Commentaires